• Chapitre 1

           Je cours, toujours plus vite, toujours plus loin. La musique hurle dans mes oreilles, des mots, des paroles dont le sens m' echappe. Des larmes montent à mes yeux, je n'ai pas à les réfréner, elles coulent à flots sur mes joues. Mes jambes sont meurtries, mes pieds souffrent et mon souffles est court, mes poumons me brûlent. Je passe le ''cap'', alors tous mes sens sont voilés l'espace d'un instant, et habitée par un feu nouveau, je renait. Je ne sens plus rien, le paysage defile autour de moi mais je ne m'y attarde pas, un danger approche, se rapproche. Un cri. Pas un simple cri, mon cri.

          Le réveil est brutal, mes yeux sont encore fermés, je me suis levée trop rapidement. J'ai des vertiges, je me recouche doucement sur le sol de pierres froid. Ce dernier me permet de reprendre conscience, je tente de bouger chacun de mes membres, encore endorloris mais sauves. Le seul lien qui me relie à ce songe sont l'eau salé qui mouille mes joues. Ici tout est noir. Je ne percois qu'une sombre lueur provenant de je ne sais où. Je me redresse difficilement et observe ce qui m'entoure. Je suis bel et bien enfermée, dans une cage de peut-être cinq mètres de diamètre. Je suis levée et j'examine plus amplement ma cellule. Elle est parfaitement circulaire, aucune marque de serrure, rien. Comme si j'étais une souris dont la misérable existence aurais génée un meprisable homme, qui se serait chargé de poser cette cage au dessus de ma tête. D'ailleurs, au dessus, au point d'intersection des barreaux un ornement occupe la place d'honneur, et constitue aussi la seule décoration de ma prison : un miroire. Il se situe à environ 3 mètres du sol. La lumière d'origine inconnue semble se réflétée dedans, de la magie ? Je n'y est personnellement jamais cru ! A quoi bon fantasmer sur quelque chose d'irrél et de particulièrement ininterressant ?

              Je refléchie. Sur rien et tout à la fois, je ne me demande pas tant que fais-je ici, ni pourquoi. Je ne suis pas de nature impatiente, je sens que les réponses à mes questions viendront un jour. Non, je réfléchis, égoistement surement, à moi. Qui suis-je ? D'où viens-je ? Je me souviens d'un jour, un homme grand, vieux... Plus j'essaie de m'en souvenir plus les images de cette journée me sont troubles, seules ses paroles semblent claires dans mon esprit ; ''Lorsque tu ne sais pas où aller, regarde d'où tu viens''... Et dans le cas où je ne m'en souviens pas même ? Mon esprit s'échauffe, loin, très loin dans ma mémoire. Un nom me reviens... Elena. Le mien ? Je ne saurai pas l'affirmé. D'immenses forêts, de la verdure partout... L'herbe sens bon, et la cime des arbres touche presque les nuages. Une fille portant une robe bleue semblable à la couleur du ciel virvolte sur ses hanches. Un rire étouffé. Ma tête me lance. ''Souviens toi''. Ces mots resonnent dans ma tête. Elle joue à travers les branches, évite les racine et se pose sur l'une d'entre elles, elle baisse la tête. Ses cheveux chatains tombent sur ces épaules et forment un rideau sur son visage. Je ne parvins pas à le dicerner il est comme flou. Puis elle relève brusquement la tête, son sourire m'effraie. Son expression exprime la souffrance et un désir si grand... De la partager.

                 Mes yeux sont de nouveaux clos, un marteau paraît marteler mon crâne. Me serais-je encore endormie ? Je ne crois pas, j'ai plus l'impression de m'être evanouie sous l'effort. Je réalise que j'ai perdu la notion du temps... Est-ce le jour ou la nuit, combien de temps suis-je passée inconsciente ? Tant de question, si peu de réponses. Ma tête repose pile au centre de ma cellule, si bien que j'arrive à deviner mon visage dans le mirroir. Mes cheveux ébènes et desordonnés l'encadrent, mes traits sont communs, je n'ai aucun signe particulier excepté la couleur de mes yeux. Ils sont vairons. L'un semble venir d'une plaine baignée de lumière tandis que l'autre, d'un sombre bois.

               Un bruit, des pas, je ne suis pas seule ! Un sentiment de réconfort m'envahit, pourtant je suis quelqu'un de solitaire. Aussi vite qu'elle est apparue, cette sensation s'enfuie, avec les pas, s'eloigant loin de moi. La peur me prend et secoue chacun de mes muscle, mon regard parcour chacun des barreaux que compose ma prison, de plus en plus vite. Je ressers mes genoux contre mon torse et plante mes ongles dans ma chair. Je tremble de plus en plus fort et sanglote. Je ne comprends pas, je ne me comprends pas. Alors je tente desperérement de crier ma peur, de l'inconnue, de mon ignorance... De tout. Avant, après, maintenant : j'ai peur. Mais aucun son ne sors de ma goeorge, rien que mon souffle saccadé. Je me met à marteler le sol. Et encore une fois, tombe, les larmes aux yeux.

                Je me reveil d'un sommeil sans rêve. Ma crise d'hier est passée, je suis passive. Mon âme flotte au dessus de ma tête sans pouvoir s'echapper, elle aussi, de ma prison. Je regarde autour de moi. Un changement... Ma cage est percé, assez pour laisser passer un humain. Je me lève et me dirige vers ce passage, je dois tout de même marcher avec prudence car il mène vers une sorte de conduis. Tout est noir, j'avance a taton. Après quelque mètres je débouche sur une pièce annexe, plus éclairée que ma cage. Une petite pièce délabrée, il y a sur la droite un lavabo et un toilette. Il fait trop sombre pour que je juge l'endroit sale, mais j'ai le sentiment que ce n'est pas le cas. J'espère que le robinet fonctionne, et l'actionnant je vois couler un mince filet d'eau. Un petit sourire éclaire mon visage. Je me lave la figure grâce au savon posé sur le coté et profite de l'eau froide et revigorante. Quelle agréable sensation... Je reste ainsi une dizaine de minutes peut être. Malgré le bonheur de sentir autre chose que la morsure froide du sol de ma cage, je décide de rejoindre celle-ci, j'y suis comme attirée... Encore une surprise ! Sur un plateau, sortant de nul part, un verre d'eau et une miche de pain. Mon ventre emet un étrange bruit à cet vu et je réalise que je suis affamée. Je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas mangée et finis en quelques secondes le malheureux bout de pain. Le monstre sommeillant dans mon ventre a l'air satisfait... Tant mieux ! Je m'assoie, dos contre les barreaux. J'inspire, expire... C'est concret, c'est ce qui me maintient en vie. C'est moi qui choisis, la seule veritable chose que je peux controler, mon inspiration et mon expiration. Je me concentre sur elles. Je ferme lentement les yeux et imagine : Le monde autour de moi se change, les ténèbres deviennent lumière et ma prison prairie. Je me retrouve proche du lieux que j'avais quitté dans mon ancien souvenir, c'est cette lumière si particuliaire qui me permet de le déduire, seulement je suis au milieu d'une clairière verdoyante. Des fleurs aux couleurs pastelles dansent au gré du vent et avec elles mes cheveux ondulent. La brise souffle sur mon visage, je frissone mais je n'ai pas froid, un sourire triste se dessine sur mon visage. Quelques larmes perlent à mes yeux puis s'écoulent sur mes joues jusqu'à la commissure de mes lèvres. Je sens alors un pincement au cœur. Un manque. ''Il''. Qui est-il ? Je n'en ai pas la moindre idée mais il me manque et son abscence m'est terrible. Tout comme mon souffle, je le sais, Il m'est indispensable... Pourtant où est-il ? Mes doigts s'entremèlent à l'herbe, fraiche et humide, ce doit être le matin. Le soleil ne m'apparait pas clairement dans le ciel mais je le sens, caché. Je danse avec les fleurs, je tournoie, virvolte et laisse le vent guider mes pas. Je m'approche de la lisière du bois et me couche sous un des arbres. Un tapis vert trouée d'étoiles brillante surplombe mon corps. Je me sens faible par tant de beauté. Je me repose quand on m'appel. Une voix étrange m'odordonne de la suivre... ''Viens''. Il n'y a personne. Elle m'est familère, sans un mot, je sais où aller, je m'enfonce dans la forêt. Ce tapis, qui autrefois laissé transparaitre tant de lumière semble s'être épaissi et ne laisse désormais que de mince faisseaux éclairer mon chemin invisible. Mes jambes marchent seules, mon esprit est vide de toutes pensées. Je ne sens ni la brise, ni la chaleur de l'été et plus j'avance, plus l'air se fait frais, et l'atmosphère lourde. J'entends de nouveau cette voix, qui me félicite cette fois ''C'est bien, continu''. Et j'execute chacun de ses ordres.

     

               J'ouvre les yeux, mes pensées sont encore bercée par cette voix charmeuse, presque aguicheuse et dédaigneuse. Mon cœur semble voilé de cette illusion, comme s'il était résté dans ce songe mystérieux laissant mon corps à la rude réalité. Quand je reprend mes esprits, un bien singulier spectacle m'apparait... En effet je ne suis plus seule dans ma cage, un homme la partage avec moi. Il est allongé en plein milieu, comme moi je l'étais il a quelques...Jours ? Il est recrovillé sur lui même et pourtant il paraît toujours plus grand que moi. Seul un pantalon kaki l'habille, les plis me laisse penser qu'il est bien trop grand pour lui, mais son imposante ceinture doit l'aider à le maintenir sur ses hanches. Son dos me fait face, ses épaules sont larges, il est macculé de cicatrices. Sa peau est bronzée et ses cheveux sont aussi noirs que les miens. Il est jeune, je m'approche de lui, son parfum est musqué. Cet odeur m'enveloppe, je ne chercher pas à le reveiller, ni même à voir son visage, je m'allonge à ses côtés, bercée par le rythme de sa respiration. Sa chaleur me parvint... J'avais si froid.

    Un bras entour mes épaules à mon réveil et je sens son torse dans mon dos, son souffle dans mon cou. Trop près, beaucoup trop près. Je m'écarte brusquement, le coup donné par mon coude sur sa cage thoracique émet un bruit sourd. Je me suis réfugiée, honteuse d'avoir frappé mon hote, contre les grilles. Ses yeux me regarde. Non. Si. Il fait trop sombre pour que je puisse voir son visage nettement... Je me met à quatre patte, le regarde intensément et sans un mot, lui indique de me suivre d'un signe de tête. J'avance le plus vite possible et garde mes distances de cet étranger, tout en l'emmenant vers la salle de bain, il comprend et me suis. Il est moins rapide que ce que je pensais, il n'y a qu'une seule route, ça m'ettonerait qu'il se perde ! Arrivés dans la pièce, je retourne me cacher dans un coin de la pièce. Il ne se préocuppe pas plus de moi et se précipite sur le lavabo, s'asperge abondamment le visage d'eau, la boit, mais recrache aussitôt. Il me semblait bien qu'elle n'était pas potable, je n'aurais pas recu un verrre d'eau un peu plus tôt sinon... Il s'en ai vite remis pourtant. Il m'observe maintenant. Qu'est qu'il a ? Je peux enfin voir ses yeux, d'un gris glacial, tel l'acier, ça me donne frois dans le dos. On reste ainsi quelques minutes puis je baisse les yeux, je sens toujours son regard posé sur moi. Je le regarde de nouveau et il penche la tête vers le toilette. Alors je comprend, il avais envi de... Enfin... L'embarras monte en moi, je cours littéralement vers la sortie. Sauvée ! De nouveau seule, je me rend compte que l'arrivée de ce garçon ne m'a pas tant ennuyée... Ai-je su m'adapter, ou est-ce seulement parce qu'il ressemble étrangement à... Je ne sais plus... Mon esprit est si embrouillé quand il s'agit de mes souvenirs ! Comme si on s'amusait à flouter chaque moment passé avant d'arrivé ici. Il revient, j'entends ses pas contre le sol, je me range le plus loin possible de l'ouverture, et ramène mes genoux contre ma poitrine. Je l'entends s'approcher, son regard est encore posé sur moi, je lève les yeux. Il est plus près que je ne pensais, je commence à trembler. Il ne parle pas, il m'obeserve. Je tente de me raisonner, et d'arrêter mes tremblements, mas mon corps n'a pas l'air du même avis. Il avance une main vers mon épaule, et dans un sursaut je glisse sur le côté pour lui echapper. À chacun de mes mouvements son expression semble déconcerté. Soudain son regard brille d'une lueur nouvelle. Il se met en travers de mon chemin, aggripe vivement mes bras et scrute mon visage. Il bouge ses lèvres, aucun son, il se ravise. Je dois lui inspirer une grande pitié car il me relache, s'écarte d'un pas et continue son inspection. Fouillant grâce à mes yeux, mes secrets, mes souvenirs, moi.

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :